Né à Hasselt en 1986, le jeune prodige n’a que 22 ans lorsqu’il publie «Les Noceurs», né de son projet de fin d’études à l’Institut supérieur des Beaux-Arts Saint-Luc de Gand. Couronné par le prix Willy Vandersteen, puis le prix de l’audace du Festival d’Angoulême (2011), ce premier ouvrage, à l’instar de ceux qui suivront – «Les Amateurs», «Panthère», «Paris – Louis Vuitton Travel Book»-, bouscule et libère le dessin.
« Les Rigoles », sa dernière bande dessinée, est composée de tons fauve dans un rythme donné par l’enchaînement de dessins chatoyants. On est plongé dans une alternance des styles maîtrisés par l’artiste qui recherche « l’heureux accident » avec un dessin dans son expression la plus libérée, dans explosion de couleurs et le calme d’une narration séquentielle, organique. Les audaces formelles et la virtuosité de son dessin aspire tout entier le regard. Pour ce dernier ouvrage, il remporte en 2019 le «prix spécial du jury» du festival d’Angoulême. Brecht Evens invente un langage pictural où s’accumulent textures et couches de matériaux aussi divers que l’aquarelle, la gouache, l’encre de Chine ou le crayon. Son dessin investit petit et grand formats qui regorgent de détails, de trompe-l’oeil et autres fausses perspectives et est empreint d’une forte dynamique de couleurs. L’oeuvre de Brecht Evens est un chaos fertile où le réel se mêle au fantastique. Un terrain de jeu et de vie, liquide et opaque, où la douceur attise la violence, la féerie, le cauchemar.
Ses oeuvres sont exposées dans les plus grands festivals (Festival de la bande dessinée d’Angoulême, 2013; Rencontres du 9e art, Aix-en-Provence, 2016, Festival de Taichung, Taïwan, 2017, etc…) et dans différents musées (acquisition d’oeuvres par la Fondation Louis Vuitton, 2016; MIMA à Bruxelles, 2017; Centre Belge de la Bande-Dessinée, 2017; etc…). En 2018, un dessin grand format est reproduit sur une façade à Bruxelles, rue du Grand Serment.
Il réalise pour le 40e anniversaire des éditions Actes Sud une fresque monumentale qui sera présentée au cœur d’une grande rétrospective fin octobre 2018 à la chapelle Méjan, Arles. Sensible à la réflexion que nous menons autour du dessin et de la bande dessinée, l’artiste est en train de travailler sur une série inédite qu’il voit comme une introspection de son travail.

Expositions