Thomas Ott est né le 10 juin 1966 à Berne et a passé toute son enfance à Birmensdorf, près de Zurich. Il suit dès 16 ans une école de graphisme, la Kunstgewerbeschule qui l’amène, dès la fin de son cycle d’études, au métier de dessinateur.
Thomas Ott aborde le graphisme de façon très composite mais très vite, ce passionné de cinéma, nourri de comics et de romans noirs s’approprie la technique de la carte à gratter. Avec une patience infinie, l’artiste griffe à la pointe d’un cutter la couche noire recouvrant la surface blanche d’un carton. Comme pour une eau-forte, presque aucun droit au faux mouvement pour cette technique qui suppose d’anticiper le dessin qui existe déjà mentalement ou en esquisses avant que l’artiste ne s’empare de son cutter pour faire surgir de l’obscurité une infinité de hachures blanches. Pour tous ses pairs dessinateurs, Thomas Ott est devenu le maître de cette technique. Avec un dessin est incisif et précis, il forge les contours acérés de son univers sombre, violent et parfois décalé. Des premières short stories compilées dans l’album Tales of Error (Edition Moderne, 1989) et dans l’anthologie R.I.P (L’Association, 2010) aux longs récits — Cinema Panopticum (L’Association, 2005), The Number (L’Association, 2008) ou son Travel Book déroulant la Route 66 (Louis Vuitton Travel Books – 2018), on retrouve ses cadrages saisissants, emplis de cette lumière expressionniste, source d’inquiétude et d’effroi. Si le ton oscille entre humour noir et ironie grinçante selon les projets, précision et profusion restent constantes dans toute son œuvre.
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